Rééducation

Posté par Jérôme Auger

Publié le 07/05/2025

Modifié le 07/05/2025
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Comment se déroule une séance de kinésithérapie ?

Déroulé séance de kiné

Muni d’une prescription de kinésithérapie ou lorsque vous envisagez de consulter directement un masseur-kinésithérapeute, vous pouvez légitimement vous interroger sur ce qui vous attend lors d’une séance. Le déroulement précis et les étapes clés d’une prise en charge en kinésithérapie restent souvent méconnus du grand public. Chez IK, premier réseau de cabinets de kinésithérapie du sport en France, et chez son fondateur Jérôme Auger, nous vous proposons de découvrir le parcours complet d’une prise en charge en kinésithérapie, depuis la première consultation jusqu’au suivi au long cours.

La première consultation : le bilan initial indispensable

Une étape fondamentale encadrée par la législation

La première séance de kinésithérapie est consacrée au bilan masso-kinésithérapique initial, une étape obligatoire selon le Code de la santé publique et l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes. Ce bilan diagnostic kinésithérapique (BDK) est le point de départ de toute prise en charge efficace. Selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé , il constitue un élément essentiel de la qualité des soins et doit être réalisé systématiquement avant toute intervention thérapeutique. Il est tellement important qu’il bénéficie à lui tout seul d’une cotation spécifique et fait l’objet d’une facturation à l’assurance maladie et aux complémentaires. Sans lui, le traitement est réalisé à l’aveugle et aucune efficacité ne peut être trouvée.

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Pour découvrir le traitement adapté

 
Le kinésithérapeute commence par un temps d’écoute de l’histoire de la maladie et des symptômes que vous ressentez pour recueillir vos antécédents médicaux, vos habitudes de vie et vos attentes. Cette anamnèse , comme la définit l’Assurance Maladie dans ses référentiels, permet de contextualiser votre problématique et d’orienter l’examen clinique qui suit. “ Le malade vous donne le diagnostic, si vous l’écoutez suffisamment” aimaient répéter mes professeurs.

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Photo de l equipe pluridisciplinaire des professionnels de IK kinestherapie | Dr Jerome Auger Paris 16

L’examen clinique : un diagnostic précis pour une prise en charge personnalisée

Après cet échange initial, le praticien procède à un examen clinique minutieux, conformément aux recommandations du Conseil National de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes .

Cet examen comprend généralement

  • Une évaluation de votre posture et de votre morphotype, la façon dont vous vous tenez debout, de vos amplitudes articulaires, de votre force musculaire et de votre état fonctionnel
  • Des tests spécifiques en fonction de votre pathologie : mesure des amplitudes articulaires (en les comparant au côté opposé, à la norme physiologique ou à une mesure antérieure), mesure de la force et de l’endurance musculaire et / ou mesure de l’extensibilité d’un muscle
  • Des tests standardisés décrits dans la littérature scientifique
  • Des questionnaires
  • Des tests fonctionnels simples, avec ou sans matériel

Des mesures objectives sont également réalisées : périmètre de marche, échelles de douleur, tests fonctionnels standardisés, amplitudes articulaires, force max. Ces évaluations permettent d’établir un point de référence pour suivre votre évolution tout au long de la rééducation.

Tous ces examens choisis par votre kiné permettent d’établir un état actuel de votre état de santé.

 
Pour une entorse de cheville par exemple, le kinésithérapeute évalue la stabilité ligamentaire, la mobilité des articulations de la cheville et du pied et recherche d’éventuelles compensations au niveau du pied, du genou ou de la hanche. En cas de lombalgie, l’examen s’étendra à l’ensemble du rachis et du bassin pour identifier les zones de tension ou de restriction.

Ne soyez pas surpris que l’examen déborde largement la zone touchée, c’est nécessaire pour établir un bilan complet car le corps est un tout indivisible.

L’élaboration du plan de traitement personnalisé

À l’issue de ce bilan, le kinésithérapeute établit un diagnostic kinésithérapique et élabore un plan de traitement adapté à votre situation spécifique. Selon la nomenclature officielle des actes de kinésithérapie définie par l’Assurance Maladie, ce plan comprend le nombre de séances prévisionnelles, leur fréquence et les techniques qui seront employées.

Le kinésithérapeute est apte à établir un pronostic fonctionnel et vous donner les délais attendus de récupération ainsi que les délais de reprise des activités et du sport.

Le kinésithérapeute vous explique alors clairement les objectifs thérapeutiques fixés et les moyens qui seront mis en œuvre pour les atteindre. Cette étape d’information du patient, obligatoire selon la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades, vous permet de comprendre votre parcours de soins et d’y participer activement.

Les séances de rééducation : dosage et progressivité

Structure type d’une séance

Selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé, chaque séance dure généralement entre 20 minutes et une heure, en fonction de votre pathologie et des techniques employées.

Une séance type débute souvent par un échange permettant de faire le point sur votre évolution et d’adapter si nécessaire le programme prévu. Le kinésithérapeute évalue l’impact des séances précédentes ainsi que les douleurs survenues et recueille vos impressions sur les éventuels progrès ou difficultés rencontrés depuis la dernière séance.

La phase de traitement comprend généralement plusieurs composantes qui s’articulent de façon cohérente. Le kinésithérapeute peut commencer par des techniques manuelles (massages thérapeutiques, mobilisations articulaires, thérapie manuelle, étirements) visant à préparer les tissus et à réduire les tensions. Cette approche favorise la détente musculaire et améliore la circulation sanguine locale permettant ainsi de se préparer au mieux aux exercices et thérapies actives à venir dans la séance.

Notons que l’ordre n’est pas toujours le même et que des différences peuvent survenir, n’hésitez pas à solliciter votre kiné pour avoir des informations.

Les techniques actives

Vient ensuite la partie active de la séance, élément central de la kinésithérapie contemporaine selon les données acquises de la science. Cette phase comprend des exercices thérapeutiques ciblés que vous réalisez sous la supervision et avec les corrections du praticien.

 
Ces exercices sont progressifs et spécifiquement adaptés à votre pathologie et à vos capacités du moment. Pour une rééducation d’épaule, par exemple, le kinésithérapeute vous guidera à travers une série d’exercices de mobilité, de stabilisation et de renforcement musculaire avec une difficulté croissante. Pour une rééducation post-AVC, l’accent sera mis sur la réacquisition des schémas moteurs et l’adaptation aux limitations fonctionnelles.

Le Ministère des Solidarités et de la Santé souligne l’importance fondamentale de cette progressivité dans ses recommandations de bonnes pratiques. La charge de travail est systématiquement ajustée pour rester thérapeutique sans provoquer d’aggravation ou de douleurs excessives.

Les techniques instrumentales

En complément des techniques manuelles et des exercices actifs, le kinésithérapeute peut recourir à des techniques instrumentales que l’on regroupe sous le nom de physiothérapie . Ces thérapies ont montré leurs limites mais elles restent efficaces et continuent de soulager efficacement les patients.

Parmi ces techniques, on retrouve notamment

  • l’électrothérapie pour soulager la douleur ou stimuler les muscles, très utile notamment après une chirurgie pour relancer la contraction des muscles
  • les ultrasons et la radiofréquence pour leurs effets thermiques et mécaniques sur les tissus profonds
  • la pressothérapie pour faciliter le drainage des œdèmes, lutter contre les jambes lourdes et améliorer le retour du sang veineux

Ces outils thérapeutiques sont sélectionnés en fonction de leur pertinence pour votre situation particulière et des preuves scientifiques disponibles quant à leur efficacité.

L’approche bio-psycho-sociale : une vision globale du patient

La kinésithérapie moderne s’inscrit pleinement dans le modèle bio-psycho-social reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé et recommandé par la Haute Autorité de Santé. Cette approche holistique considère que toute atteinte à la santé comporte des dimensions biologiques (lésion tissulaire, inflammation, raideurs), psychologiques (anxiété, perception de la douleur, dépression, facteurs aggravants la pathologie) et sociales (environnement, activités professionnelles, entourage familial et de loisirs).

Le kinésithérapeute formé à cette approche ne traite pas seulement une articulation ou un muscle, mais prend en compte la personne dans sa globalité et son contexte de vie. Lors de son bilan, il évalue les répercussions fonctionnelles de la pathologie sur les activités quotidiennes et professionnelles du patient, mais aussi les facteurs psychosociaux pouvant influencer l’évolution de la pathologie, comme la kinésiophobie (peur du mouvement) ou les comportements d’évitement.

Selon les études citées par le Collège de la Masso-Kinésithérapie , cette approche globale améliore significativement les résultats thérapeutiques, particulièrement dans la prise en charge des douleurs chroniques où les facteurs psychologiques jouent un rôle déterminant. En intégrant des techniques d’éducation thérapeutique, de reconditionnement progressif à l’effort et des stratégies d’autogestion, le kinésithérapeute accompagne le patient vers une meilleure compréhension de sa condition et une participation active à son traitement pour viser l’autonomisation des patients et de leurs traitements.

Le suivi et l’évolution de la prise en charge

Évaluation continue et adaptation du traitement

Tout au long de votre parcours de soins, l e kinésithérapeute réalise des évaluations régulières pour mesurer objectivement vos progrès. Ces bilans intermédiaires, recommandés par l’Assurance Maladie dans ses guides de bonnes pratiques, permettent d’ajuster le plan de traitement initial si nécessaire.

Les paramètres évalués lors du bilan initial sont régulièrement remesurés pour quantifier votre évolution. Cette démarche d’évaluation continue, inscrite dans le Code de déontologie des masseurs-kinésithérapeutes, garantit une prise en charge dynamique et adaptative .

En fonction de vos progrès, le kinésithérapeute modifie progressivement les exercices, augmentant leur difficulté ou les orientant vers des activités plus fonctionnelles en lien avec vos activités quotidiennes ou sportives. Cette personnalisation constante optimise l’efficacité thérapeutique et votre engagement dans la rééducation.

L’éducation thérapeutique : un investissement pour l’avenir

Au fil des séances, une part croissante est consacrée à l’éducation thérapeutique d u patient, composante essentielle de la kinésithérapie moderne selon les directives nationales de la Haute Autorité de Santé. Cette dimension éducative vise à vous rendre acteur de votre santé et autonome dans la gestion de votre condition.

Le kinésithérapeute vous enseigne des exercices d’auto-rééducation à réaliser entre les séances, vous conseille sur les postures à adopter au quotidien et vous sensibilise aux facteurs aggravants à éviter. Ces techniques d’auto rééducation constituent un véritable traitement à domicile qui prolonge et potentialise les effets des séances.

 
Pour une lombalgie chronique par exemple, vous apprendrez des exercices spécifiques de renforcement et de mobilisation du dos , des techniques d’économie rachidienne et des stratégies de gestion des épisodes douloureux. Cette approche éducative est particulièrement valorisée par l’Assurance Maladie qui y voit un levier majeur de prévention des récidives.

Fin de traitement et conseils de prévention

Le bilan final : mesure des résultats et orientation

À l’approche de la fin du traitement prescrit, le kinésithérapeute réalise un bilan final. Ce bilan permet d’objectiver les progrès réalisés et d’évaluer l’atteinte des objectifs fixés initialement.

Un compte rendu du bilan initial et final doit être adressé au médecin prescripteur par la kinésithérapeute, détaillant l’évolution de votre état et formulant d’éventuelles recommandations pour la suite de votre prise en charge . Selon les statistiques du Ministère de la Santé, cette communication interprofessionnelle améliore significativement la cohérence et l’efficacité globale des parcours de soins.

Si nécessaire, le kinésithérapeute peut prolonger le traitement en renouvelant l’ordonnance ou une orientation vers d’autres professionnels de santé pour une prise en charge complémentaire.

La prévention : pérenniser les bénéfices de la rééducation

La dernière phase de votre prise en charge est consacrée aux conseils de prévention visant à maintenir les bénéfices acquis et à prévenir les récidives. Le kinésithérapeute vous remet un programme personnalisé d’exercices d’entretien et de recommandations adaptées à votre mode de vie.

Pour un sportif après une blessure, ces conseils incluront des protocoles d’échauffement spécifiques, des exercices préventifs ciblés, un plan de nutrition et des recommandations sur la progression de la reprise d’activité. Pour une personne souffrant d’une pathologie chronique, l’accent sera mis sur la gestion au long cours de sa condition et l’adaptation de son environnement.

Cette démarche préventive s’inscrit dans une vision moderne de la kinésithérapie qui dépasse le simple traitement pour embrasser une conception globale de la santé.

Spécificités selon les contextes de prise en charge

Les séances de kinésithérapie peuvent également se dérouler à domicile lorsque votre état de santé le justifie. Cette modalité concerne les personnes à mobilité réduite , en perte d’autonomie ou présentant des pathologies lourdes.

Le déroulement des séances suit la même structure qu’en cabinet, mais le kinésithérapeute doit adapter ses techniques à l’environnement et aux équipements disponibles. Une attention particulière est portée à l’adaptation du domicile et à l’implication de l’entourage dans la démarche thérapeutique.

Une alliance thérapeutique pour des résultats optimaux

La séance de kinésithérapie, loin d’être une simple application de techniques, constitue un véritable parcours thérapeutique structuré et personnalisé. Du bilan initial au bilan final, en passant par les séances de traitement et l’éducation thérapeutique, chaque étape répond à des objectifs précis dans une progression cohérente.

La qualité de la relation entre le patient et le kinésithérapeute représente un facteur déterminant du succès thérapeutique. Cette alliance thérapeutique repose sur une communication claire, une confiance mutuelle et votre implication active dans le processus de rééducation.

Chez IK, nos kinésithérapeutes spécialisés dans le sport et formés aux techniques les plus récentes vous accompagnent à chaque étape de votre parcours de soins. Notre approche, basée sur les dernières avancées scientifiques, vise à optimiser votre récupération et à vous donner les clés d’une santé durable.

N’hésitez pas à préparer votre première consultation en notant vos questions et vos attentes : plus vous serez précis dans l’expression de vos besoins, plus votre kinésithérapeute pourra y répondre efficacement.

FAQ

Faut-il une ordonnance pour faire de la kinésithérapie ?

Oui, en général une ordonnance médicale est nécessaire pour bénéficier de séances remboursées par la Sécurité sociale. Elle précise le nombre de séances et le motif du traitement.

Que se passe-t-il lors de la première séance ?

La première séance commence par un bilan personnalisé : le kinésithérapeute évalue votre douleur, votre mobilité et vos objectifs. Ce bilan sert à établir un plan de traitement adapté.

Quels types de soins peut-on recevoir ?

Une séance peut inclure des exercices de renforcement ou d’étirement, des massages thérapeutiques, de la mobilisation articulaire, ou des techniques passives comme les ultrasons ou l’électrothérapie.

Combien de temps dure une séance ?

En général, une séance dure entre 20 et 45 minutes, selon la zone à traiter, la pathologie et le protocole défini.

Combien de séances sont nécessaires ?

Cela dépend de votre état de santé. Le médecin prescrit souvent 5 à 15 séances, mais le nombre peut être ajusté en fonction de votre progression et des objectifs atteints.

Petit vignette du photo de profile du Dr Jerome Auger | Dr Jerome Auger Paris 16

Article rédigé par Jérôme Auger

Jérôme Auger est masseur-kinésithérapeute et ostéopathe, spécialisé dans les pathologies liées au sport. Il vous apporte tous ses conseils liés à la kinésithérapie dans ce blog.

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