Sport et kinésithérapie

Posté par Jérôme Auger

Publié le 03/10/2023

Modifié le 17/10/2023

J’ai mal sur la partie externe de mon genou quand je cours : est-ce une tendinopathie du TFL ?

J'ai mal sur la partie externe de mon genou quand je cours : est-ce une tendinopathie du TFL ? | Jerôme Auger | Paris 16

La tendinite du tenseur du fascia lata (TFL) est une blessure fréquente chez les coureurs à pied. Elle se manifeste lors de l’effort par une douleur sur la face externe du genou. Quelle est la définition d’une tendinopathie du TFL ? Comment prévenir et soigner cette pathologie en séance de kinésithérapie ?

Qu’est-ce qu’une tendinopathie du TFL ?

Parfois appelée syndrome de l’essuie-glace, la tendinopathie du TFL correspond à une inflammation de la bandelette ilio-tibiale, le tendon terminal des muscles grand fessier et tenseur du fascia lata (TFL). Il s’agit d’un tendon plat et long, qui se fixe sur le condyle externe du tibia au niveau du genou. Son rôle est prépondérant dans la rotation interne du tibia et le fléchissement du genou, ce qui en fait un organe particulièrement vulnérable lors de la course à pied.

L’inflammation (tendinite parfois accompagnée d’une bursite) résulte de frottements répétés et excessifs entre la bandelette et le condyle du fémur. En effet, lors de la flexion-extension du genou qui accompagne la course, le tendon du TFL effectue un va-et-vient pouvant résulter en un frottement ou une compression au niveau du condyle fémoral latéral. Répété de nombreuses fois, ce mouvement peut entraîner une inflammation des fibres tendineuses, et parfois une bursite.

Rarement grave, cette affection entraîne une douleur d’effort souvent importante, avec un impact négatif sur les activités sportives. C’est l’une des blessures du genou les plus fréquentes chez les coureurs, particulièrement en cas de course sur terrain en pente, en bord de route, ou suite à l’augmentation de la distance parcourue. D’après une étude, le syndrome de la bandelette ilio-tibiale serait en cause dans 22% des blessures du membre inférieur chez le coureur. Chaque année, ce syndrome représente entre 2,1 et 4,7% des blessures sur 1000 coureurs.

Comment savoir si je souffre d’une tendinopathie du TFL ?

Les tendinopathies du TFL font partie des blessures les plus fréquentes liées à la pratique du running. Si vous pratiquez la course de longue distance, notamment le marathon, cela représente en soi un facteur de risque.

Seul un professionnel de santé, médecin ou kinésithérapeute, peut diagnostiquer une tendinite du TFL. Cela dit, bien que variable en intensité d’un patient à l’autre, la douleur correspondant à cette pathologie est reconnaissable aux signes suivants :

  • Localisation de la douleur sur la face externe du genou, au niveau de l’épicondyle latéral
  • Douleur lors de la flexion-extension du genou jusqu’à 40°
  • Augmentation progressive de la douleur pendant l’effort
  • Soulagement au repos

Enfin, la tendinopathie du TFL se caractérise aussi par le fait que la douleur apparaît toujours à partir du même seuil d’effort, qui peut correspondre à un temps de course ou à une distance. Le repos et les massages soulagent temporairement le syndrome, mais celui-ci se manifeste à nouveau à chaque reprise d’activité. D’où l’importance de consulter votre médecin traitant ou médecin du sport afin d’entamer un traitement.

Comment les séances de kinésithérapie permettent-elles de soulager une tendinopathie du TFL ?

La prise en charge kinésithérapique est indispensable pour traiter la tendinopathie du TFL. Cette rééducation doit être réalisée de manière précoce, afin de limiter les phénomènes douloureux et inflammatoires, ainsi que la fonte musculaire liée à l’arrêt de l’entraînement.

Dans un premier temps, les séances ont pour objectif la diminution de la douleur, grâce à des techniques antalgiques comme les massages et les ondes de choc. En particulier, les ondes de choc montrent un effet positif sur la réduction des douleurs causées par les tendinopathies. Le froid à visée antalgique, les étirements et le travail excentrique sont d’autres techniques efficaces fréquemment employées. Outre leur effet antalgique, ces techniques permettent aussi de favoriser la cicatrisation des tissus blessés.

Dans un deuxième temps, le kinésithérapeute propose une série d’exercices et de traitements visant la correction des facteurs de risque intrinsèques. Le travail rééducatif cible principalement la hanche et le genou. En particulier, il s’agit de corriger une éventuelle déficience du muscle moyen fessier. Un travail sur les muscles du pied et sur la technique de course s’avère souvent nécessaire.

Enfin, le rôle du kinésithérapeute est aussi de conseiller son patient sur le choix des chaussures, le type de terrain ou encore les exercices d’échauffement à pratiquer. Tous ces éléments préventifs permettent d’éviter les récidives.

Comment prévenir la tendinopathie du TFL quand on fait du running ?

La prévention des blessures du coureur, en particulier la tendinopathie du TFL, repose sur un programme d’entraînement progressif et adapté, avec une attention portée aux différents facteurs de risque.

En effet, les causes de la tendinopathie du TFL sont potentiellement nombreuses. En plus des facteurs intrinsèques comme la largeur du tractus ilio-tibial, la faiblesse des abducteurs de la hanche ou encore la tension excessive de la bandelette ilio-tibiale, l’augmentation de la charge d’entraînement est souvent en cause dans l’apparition des symptômes, surtout chez les sportifs qui manquent d’expérience.

Parmi les autres facteurs de risque à surveiller pour prévenir la tendinopathie du TFL, on peut mentionner le chaussage. De manière générale, pour éviter les tendinites, il est recommandé de choisir des chaussures adaptées au type de foulée. Aussi, il faut savoir que le risque de blessure augmente avec des chaussures neuves, dans les 3 mois suivant l’achat.

Le type de terrain est un autre élément à prendre en compte. Pour réduire le risque de syndrome de l’essuie-glace, mieux vaut éviter de courir sur des routes, en raison du choc talonnier plus important; et de courir sur un terrain en descente, ce qui augmente les contraintes au niveau du muscle moyen-fessier.

Pour travailler sur les facteurs de risque intrinsèques, liés notamment à la morphologie du genou, du pied et de la hanche du coureur, la meilleure chose à faire est d’être accompagné par un professionnel de santé. Le kinésithérapeute du sport et le podologue sont les interlocuteurs de référence.

Sources

Article rédigé par Jérôme Auger

Jérôme Auger est masseur-kinésithérapeute et ostéopathe, spécialisé dans les pathologies liées au sport. Il vous apporte tous ses conseils liés à la kinésithérapie dans ce blog.

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